Orateur
Description
Au cours de ce cours, je mettrai en pratique une philosophie des mathématiques orientée par les méthodes de la phénoménologie "historique" du dernier Husserl; c'est-à-dire précisément le type d'approche qui aura été présenté lors de l'exposé du mardi après-midi.
Il s'agira d'interroger plus particulièrement le terrain d'application (pour ce type de philosophie) qui a été dégagé de manière exemplaire par Husserl dans la Krisis et dans l'Origine de la géométrie. Ce terrain est celui de ce secteur particulier des mathématiques qu'est la géométrie. A propos de la Krisis, Marc Richir disait qu'il entendait la relire non pas pour en « accuser les faiblesses évidentes », mais plutôt pour en reprendre le projet en « poursuivant l’inspiration husserlienne au-delà de ce qu’elle fut pour Husserl lui-même ». Dans le même esprit, je propose de reprendre le projet d'archéologie de la géométrie initié par Husserl, en mettant en avant certaines de ces faiblesses apparentes qu'il s'agirait de dépasser, sans pour autant trahir l'esprit de la méthode phénoménologique.
Le problème qui nous occupera consiste précisément à interroger la pertinence du singulier dans le titre de l'opuscule de Husserl. Jusqu'à quel point est-il vraiment philosophiquement pertinent de soutenir que la géométrie possède UNE origine? Et si ce n'est pas vraiment le cas, comment poursuivre le programme d’archéologie transcendantale de la géométrie en remettant l’accent sur le caractère fondamentalement pluriel de ses réoriginations ?