[FRANÇAIS] Limite hydrodynamique d'équations cinétiques conservatives par une approche spectrale Parmi les 23 problèmes listés par D. Hilbert durant le Congrès International des Mathématiciens en 1900, le 6ème concerne la dérivation de descriptions macroscopiques des fluides à partir de leurs descriptions microscopique. Une des stratégies possibles consiste à passer par un niveau de description intermédiaire qualifié de mésoscopique, ou cinétique, tels que les modèles de Boltzmann ou Landau. On parle de problème de limites hydrodynamiques. Au début des années 1990, C. Bardos, F. Golse et D. Levermore prouvèrent que l'on pouvait dériver formellement les équations de Navier-Stokes à partir d'équations cinétiques conservant la masse, vitesse et énergie, et dissipant l'entropie, et les cas spécifiques des équations de Boltzmann et Landau furent progressivement et indépendamment traités durant les trois décennies suivantes, malgré leur structure commune. Les travaux de limites hydrodynamiques sont en partie limités par des outils remontant aux débuts de la théorie de Boltzmann dans les années 1960, permettant seulement de considérer des solutions satisfaisant une hypothèse très contraignante d'intégrabilité, mais aussi par des résultats établis à l'aide d'arguments non-constructifs. Dans le cas des théories de Cauchy d'équations cinétiques, ces restrictions ont été levées grâce aux outils modernes de "théorie d'élargissement" et d'hypocoercivité développés à partir des années 2000, notamment par C. Mouhot, S. Mischler et M. Gualdani. Dans cet exposé, je présente un travail en collaboration avec Bertrand Lods dans lequel nous avons, d'une part, considéré la question de limite hydrodynamique pour une équation cinétique sous des hypothèses génériques proches de celles de Bardos-Golse-Levermore, unifiant ainsi les résultats antérieurs, d'autre part, modernisé l'étude spectrale nécessaire grâce aux nouvelles théories d'élargissement et d'hypocoercivité, fournissant ainsi les premiers résultats de limites hydrodynamiques entièrement quantitatif. [ENGLISH] Hydrodynamic limit of elastic kinetic equations by a spectral approach Among the 23 problems listed by D. Hilbert during the International Congress of Mathematicians in 1900, the 6th one concerns the derivation of macroscopic descriptions of fluids from their microscopic descriptions. One possible strategy involves going through an intermediate level of description called mesoscopic, or kinetic, such as the Boltzmann or Landau models. This is referred to as the problem of hydrodynamic limits. In the early 1990s, C. Bardos, F. Golse, and D. Levermore proved that one could formally derive the Navier-Stokes equations from kinetic equations conserving mass, velocity, and energy, and dissipating entropy, and the specific cases of the Boltzmann and Landau equations were gradually and independently addressed over the following three decades, despite their common structure. The work on hydrodynamic limits is partly constrained by tools dating back to the early days of Boltzmann theory in the 1960s, allowing only for solutions satisfying a very restrictive integrability assumption, but also by results established using non-constructive arguments. In the case of Cauchy theories of kinetic equations, these restrictions have been lifted thanks to modern tools of "enlargement theory" and hypocoercivity methods developed from the 2000s onwards, notably by C. Mouhot, S. Mischler, and M. Gualdani. In this talk, I present a collaboration with Bertrand Lods in which we have, on the one hand, considered the question of hydrodynamic limit for a kinetic equation under generic assumptions close to those of Bardos-Golse-Levermore, thus unifying previous results, and, on the other hand, modernized the necessary spectral study using the new theories of enlargement and hypocoercivity, thus providing the first fully quantitative results of hydrodynamic limits.