La conception traditionnelle de la science place l’idéal de certitude au cœur de la connaissance scientifique : la science doit être constituée d’énoncés vrais et justifiés de manière si solide et définitive que nous ne devrions absolument pas pouvoir douter de leur vérité. Galilée, qui est imprégné de mathématique et de la certitude qui l'accompagne, adhère largement à cette conception de la connaissance scientifique. Toutefois, en examinant ses textes, on trouve plusieurs entorses à cet idéal et Galilée n’hésite pas à proposer des énoncés scientifiques qu’il présente, tantôt comme étant très vraisemblables mais sans pouvoir les prouver, parfois comme seulement probables, voire, pour certains, comme de simples conjectures plausibles. Notre exposé a pour premier objectif de présenter ces passages, en soulignant qu'il ne s'agit pas du tout de développements marginaux dans les raisonnements de Galiléen. Nous essaierons ensuite de saisir la position de Galilée sur la connaissance incertaine. Si Galilée est attaché à la conception traditionnelle de la connaissance scientifique, comment expliquer qu’il ménage une place à la connaissance incertaine ? Est-ce de simples exceptions, des pis-aller ? Ou bien peut-on donner un sens épistémologique et philosophique aux énoncés incertains de Galilée ?