Modélisation immuno-épidémiologique de la dynamique des infections intra- et inter-hôtes : application à la dengue hémorragique
par
Salle 207 - Bâtiment Berthollet
Mme Chloé AUDEBERT, Sorbonne Université, Examinatrice
Mme Marie DOUMIC, Ecole Polytechnique Palaiseau, Rapportrice
M. Pierre GABRIEL, Université de Tours, Examinateur
M. Quentin GRIETTE, Université Le Havre Normandie, Rapporteur
Mme Anne-Laure FOUGERES, Université Lyon 1, Examinatrice
Résumé :
Deux perspectives distinctes peuvent être adoptées lors de la modélisation d'une maladie infectieuse : l'échelle épidémiologique et l'échelle immunologique. Chacune de ces échelles se concentre sur des aspects différents de la propagation et du développement de la maladie. Celles-ci sont complémentaires : l'échelle épidémiologique permet de comprendre la dynamique de la maladie au sein d'une population, tandis que l'échelle immunologique se concentre sur les processus biologiques internes d'un individu. Cette dernière vise à comprendre les interactions complexes entre le pathogène, les cellules et les différentes composantes du système immunitaire, qui influencent, la gravité et la durée de l'infection chez un individu. L'objectif de cette thèse est d'étudier des modèles à chacune de ces échelles pour ensuite proposer un modèle multi-échelle immuno-épidémiologique. Un tel modèle rendrait compte non seulement de la propagation de la maladie au sein de la population mais également des interactions biologiques spécifiques qui se produisent au niveau individuel et qui influencent cette propagation. Il fournirait une vision plus complète et plus précise de la dynamique des maladies infectieuses, permettant de mieux anticiper et contrôler les épidémies. Cette approche pourrait avoir des applications significatives dans la gestion des pandémies, la planification des interventions de santé publique et les traitements personnalisés. Cette thèse a aussi pour intention d'étudier des modèles intégrant des stratégies de contrôle d'épidémies telles que la vaccination ou l'isolement.
Nous nous intéressons particulièrement à des maladies telles que la dengue, caractérisée par la présence de plusieurs sérotypes et un risque de réinfection. Dans le cas de la dengue, une réinfection par un sérotype différent peut induire un phénomène appelé Antibody-Dependent Enhancement (ADE), qui augmente le risque de développer une forme sévère de la maladie, telle que la fièvre hémorragique (DHF).